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    Un matin breton, une femme, debout, le visage baigné de larmes et les poings serrés, fait face à la mer, fait face au vent, fait face aux embruns.

    « La sécheresse de mon ventre, incapable de donner la vie, ne suffisait donc pas ? Il t’a fallu me prendre le soleil de mes nuits, le phare de mes tempêtes, l’objet de mon amour le plus pur… »

    Et levant le poing, tel un uppercut dans le vent qui fouette ses joues :

    « Je te défie ce jour !! Et je te défierai demain, et chaque jour après ça. Je viens et viendrai à ta rencontre, m’offrir à ta vue, susciter ta convoitise. Mais lorsque tu penseras m’avoir dans le creux de ta main, alors je me battrai ! Je me changerai en furie et jamais, tu m’entends ? Jamais ne me rendrai !! Chaque goutte de mon sang, chaque cellule de mon corps, nous viendrons te faire face et cracher à ta gueule d’assassin toute la vie qui coule en moi !! Tout ce que tu n’auras pas tant que je ne l’aurai pas décidé ! »

    Ainsi, jour après jour, on pouvait la voir mettre à l’eau son petit voilier, bien léger pour les tumultes de la mer d’Iroise. Mais son énergie, elle, était d’une rare intensité, lui permettant de venir opposer toute sa force vive aux eaux sombres, avec quantité de cris, de larmes de rage, de colère vive. Vive… c’est bien sa colère qui la tenait debout. Pour qui ou pour quoi se battait-elle ? la raison lui échappait parfois, l’espace d’une seconde. Mais bien vite, elle se heurtait au souvenir de celui qu’elle a aimé passionnément. Car tout la ramenait à lui. L’odeur du café frais, les deux bols sur l’étagère, le rasoir près du lavabo, les vêtements qu’elle ne parvenait pas à sortir du placard… Comme autant de piqûres de rappel de son absence. Les souvenirs étaient si heureux, leur histoire si belle, leur amour si grand… à la mesure du désespoir qui commençait à gangréner la jeune femme. Elle continuait de mettre son bateau à l’eau, quotidiennement, sous les regards des villageois, certains compatissants, certains inquiets, d’autres méprisants et moqueurs. Qu’importait désormais la bienveillance ou le mépris. Elle ne les voyait pas, n’entendait pas, prisonnière du bourdonnement assourdissant de la mélancolie.

    Au fil des semaines, au fil des mois, ses forces s’amenuisaient. Quelques voisins venaient lui amener à manger, les restes de leur dîner de la veille ou un plat préparé pour elle. Son corps émacié, sa peau pâlissante les inquiétait. Celles qui furent ses amies, ses compagnes de fêtes, ses partenaires de rire et de danse tentaient de la raisonner, de l’inviter, de l’apaiser, de prendre soin d’elle… mais elle n’écoutait pas, ne répondait pas, les évitait autant que possible. La tristesse venait à bout de sa rage de vivre. Que restait-il de sa colère aujourd’hui ? A peine de quoi pousser son bateau, tenir la barre, tirer sur les cordages pour contenir le vent. Et cela même lui devenait de plus en plus difficile. Vînt un jour où elle pensa un instant ne pas réussir à rentrer. Mais loin de venir réveiller la Vie en elle, elle comprit que l’heure était venue. La décision s’imposa alors à elle de rentrer pour mettre ses affaires en ordre.

    Le lendemain et pour la première fois depuis un an, elle ne descendit pas son voilier à la mer. Elle employa sa journée à écrire une dernière lettre, remerciant les uns, présentant des excuses aux autres, expliquant enfin son choix de partir rejoindre au fond de l’eau celui sans qui elle ne parvient à survivre.

    Elle rangea toutes ses affaires, et les siennes à lui. Un frisson parcouru son échine quand elle y toucha. En un an jamais elle n’avait osé. Méthodique, elle rassembla les vêtements, les objets et disposa plusieurs paquets, déposa sur chacun une feuille avec un nom. Les vêtements iraient à Yann, l’ami pêcheur, et à Marie, l’amie d’enfance, les photos à sa sœur Katell, les outils à Erwan, le frère, etc. Seul un cadre de rejoint aucune des piles. C’était leur photo de mariage. Elle la sortit de sous le verre et la glissa sous son corsage, contre sa peau et se coucha éreintée.

    Elle dormit peu mais profondément. En paix avec son choix, prête à quitter pour toujours l’enfer de solitude où une tempête l’avait jetée. Elle s’éveilla avec les premières lueurs du jour. S’asseyant sur le bord du lit, lui revint le rêve qu’elle venait de faire. Dans son sommeil, elle avait revécu sa noce mais d’une manière bien étrange… Le serment prononcé était sans mots. Leurs bouches émettaient des sons mélodieux angéliques, proche du chant des baleines. Les anneaux échangés étaient des algues, vivantes, entourant non seulement leur annulaire mais la main toute entière puis l’avant-bras, jusqu’au coude. Enfin, elle s’était vue danser avec son mari, mais celui-ci peu à peu s’était changé en monstre. Il avait le même visage, les mêmes traits marqués par la dureté de son métier, le même regard aimant. Mais son corps… ses jambes d’abord puis ses bras se muaient en tentacules, longues, mouvantes, enlaçantes, caressantes… curieusement, elle réalise en y repensant combien cela lui semblait normal et même plaisant. Elle se laissait aller à cette danse enivrante, perdant toute notion de haut et de bas, de faisant qu’un avec son époux tentaculaire, auquel elle s’abandonnait volontiers, corps et âme.

    Il lui fallut plusieurs minutes pour retrouver ses esprits et parvenir à se mettre debout. Commençait ainsi le dernier jour de sa vie, espérant que ce soit aussi le premier d’une nouvelle non-vie, éthérée, éternellement unie à Lui. Elle revêtit ce qu’elle avait de plus beau dans sa garde-robe, la blanche tenue revue en rêve. Elle glissa à nouveau la photo contre sa poitrine et s’en alla lutter dans le vent glacial de l’aube naissante.

    Le ciel semblait avoir hérité de toute la colère dont elle était libérée. Le vent hurlait froid et violent, la pluie cinglait le visage, les flots s’élevaient en vagues de plus en plus hautes. La tempête faisait rage mais elle avait appris à naviguer toute petite et dompta la cruelle Iroise des heures durant. Elle avait décidé de s’offrir à elle loin des côtes. Que la violence des lames attaquent Ar-Men, les pierres noires, les chalutiers, qu’elles engloutissent sa coque de noix, elle mourrait en jurant de toutes ses forces que l’amour pour son homme traverserait les âges, traverserait la mort !

    Soudain, une déferlante brisa le mât et la jeta au sol. Sa tête heurta la barre. Elle perdit connaissance…

     

    ***

     

    La voilà, la vague sublime !  

    Elle la sent poindre tandis qu'elle danse. Une créature aux mille bras, aux mille mains, aux mille langues la fait valser à en perdre la raison. La multitude de bras lui rappelle les tentacules du Kraken, mais cette fois-ci, il ne porterait que la petite mort. Couverte de caresses brûlantes, portée, tirée, titillée, pincée et enfin pénétrée, elle s’abandonne à la valse érotique enivrant ses sens. Le corps mêlé à la créature infiniment sensuelle et enveloppante, oui, la vague s’annonce… les fourmillements gagnent ses doigts et ses orteils, remontent le long de ses bras et de ses jambes, atteignent ses lèvres, sa langue… et soudain du creux de ses reins, du cœur de son sexe, dans un éclat fulgurant, explose l'orgasme magnifique, dans un cri et accompagné d’un spasme violent secouant le corps tout entier.

     

    *** 

     

    ...Elle ouvre un œil. La lumière l’éblouit. Elle referme sa paupière. Entre ses cuisses elle sent battre son clitoris de ces pulsations qui succèdent au climax. Puis c'est le froid qui attire son attention, un froid humide contre sa joue. S’éveillant peu à peu, elle sent ce froid mouillé sous son corps tout entier, allongé là. Et dans le même temps, elle ressent une chaleur, non, une brûlure intolérable, sur sa peau et jusque dans ses creux les plus intimes.  

    Incrédule et intriguée, douloureuse, elle rouvre péniblement un œil, puis l’autre. Elle repousse le sol et se hisse sur ses mains au prix d’un effort terrible. Mais la douleur de la brûlure a raison d’elle et son corps s’effondre à nouveau sur le sol. Elle peut voir à présent. Son corps gît sur une plage, c’est du sable humide qu’elle sent sous elle. Au loin, une courte dune et le toit d’une maison juste derrière. Rassemblant toutes ses forces, elle se courbe pour voir ses jambes et se découvre nue, mais sans reconnaître sa peau. Celle-ci d’ordinaire si pâle arbore quantité de ronds rouges légèrement gonflés, les probables responsables de sa douleur. Elle connaît ces tâches-là, en a soigné sur des enfants imprudents ou des marins échoués. Ce sont les marques des ventouses d’un calmar. Sons sang se fige, tout lui revient en mémoire dans un éclair : la soirée de préparatifs, le rêve, le départ vers la mort, la chute et à nouveau ce même rêve. Elle n’ose croire pourtant à ce qui s’impose à elle. Perdue dans ses pensées et le mouvement de panique qui naît du scénario irréel qui se dessine, elle n’a ni vu ni entendu le couple qui s’est approché et lui parle. Seules leurs mains la ramènent à la réalité des mille brûlures. La douleur lui fait à nouveau perdre connaissance. Elle ne voit pas le ciel qui défile, l’intérieur de la maison, elle ne sent pas le lit dans lequel on l’installe délicatement et les onguents dont on la couvre. Elle n’entend pas la voix du médecin qui confie ses recommandations aux bienfaiteurs. Qu’en aurait-elle compris, de toute façon ? Elle ignore le gaélique.

    Il fallut plusieurs jours pour qu’elle émerge de son sommeil comateux. Elle découvrit la femme qui la nourrissait, la lavait, soignait ses blessures. Elle entendit avec curiosité ces mots qu’elle ne comprenait pas. Il fallut encore des semaines pour qu’elle recouvre assez de forces pour poser le pied à terre. Elle partagea les repas avec ce couple de vieux aux yeux rieurs et aux sourires bienveillants. Ils la rassuraient, lui permettaient d’oublier son passé, son histoire, la nuit qu’elle avait traversé et dont elle était revenue, sans explication. Au fur et à mesure qu’elle retrouvait de l’énergie et de la force, elle put participer à la vie de la maison, venant soulager un peu la vieille femme de ses tâches quotidiennes. Cependant, elle restait bien faible, tantôt assommée par la fatigue, tantôt secouée de brusques nausées, tantôt vacillant sous un malaise. Heureusement, et sans savoir pourquoi, ses maux s’éteignirent, quasiment du jour au lendemain. Cela faisait trois mois déjà qu’elle avait été recueillie. Elle commençait à parler sa langue d’adoption, reprenait du poids et se sentait doucement revivre.

     

    ***

     

    Les vieux se sont éteints depuis longtemps, ils reposent côte à côte sous une modeste croix nimbée délicatement sculptée. Mais leur maison est toujours ouverte. Elle abrite une femme aux cheveux grisonnants, qui parle avec un discret accent étranger. La voilà sur le pas de la porte, le regard perdu au loin, au-dessus des flots calmes. Elle attend le retour de son fils, marin parti affronter la mer, à l’image de tant de jeunes hommes d’ici.

    Les habitants du village se méfient d’elle. Ils lui prêtent des dons de sorcellerie. Personne ne l’a jamais vue jeter de sort ou pratiquer quelque rite inquiétant. Elle est toujours courtoise, bien que discrète, mène une vie simple, vit chichement de la vente des quelques légumes que la terre lui offre.

     

    Mais une rumeur court à son sujet. A voix basse et hors de sa vue, on parle des origines obscures de son fils. Il se dit qu’il serait né de l’union de la femme mystérieusement apparue sur la plage… et du Kraken.

     

     

     



  • un arbre de(s) vie(s)


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    -  Chapitre 1  -

     

     

    -          - Chérie ! Tu es là ?

    -          - Oui, oui, je suis ici, à la…

    -          - Ah ! Te voilà. Bonsoir, ma belle.

           -   - Bonsoir, mon…

    Il l’embrasse tendrement et poursuit :

    -           - Que fais-tu ?

    -         - Je fonds la peau des rangements, j’en ai assez de cette décoration insipide ! Regarde, j’ai acheté cette rouge-ci, à la place. Qu’en … ?

    Il fait la moue mais elle reprend :

    -          - Dès que j’aurai fini de fondre, je passerai l’apprêt puis déposerai la… Je suis sûre que ce sera très…

    -          - Que ce serait.

    -          - Que … ?

    -          - Serait, que ce serait très bien.

    -          - Pourquoi serait ? Ce sera … !

    -          - 

    -          - Qu… ?

    -         - … Tu sais bien ce que je veux dire… C’est fantastique toutes ces envies, tous ces projets, ta créativité est certainement ce que j’aime le plus en toi ! Mais ma chérie, tu sais aussi que jamais un de tes projets ne voit le jour.

    -          - Je refuse de croire que c’est une… ! Je sens que cette fois je parviendrai à aller jusqu’au bout, que je…

    -         - … ma belle, je t’aime plus que tout mais il y a une chose que je n’attends plus, c’est que tu arrives un jour au bout de quelque chose. Même tes phrases ne sont jamais complètes. Comment penses-tu encore pouvoir échapper à ta destinée ? Tu sais bien, pourtant, dans quel monde nous vivons et qui nous sommes.

    -          - Je ne sais pas, je… J’ai envie d’y croire, je… Oh, mon amour, ne me laisse pas devenir une de tes causes perdues, une…

    Une larme perle et coule le long de sa joue.

    -           - … D’accord.

    -           - D’accord ? Que veux-tu… ?

    -           - Oui, j’attendais le bon moment pour t’en parler. Je crois que maintenant est un bon moment.

    -          - Je ne…

    -          - Viens avec moi.

    Il lui prend la main et l’emmène.

    -          - Où… ?

     

    -           - Viens. Tu verras.

     

     

     

    -  Chapitre 0  -

     

     

                    Une collection de commencements, voilà ce qu’était sa vie. Depuis son assignation, son existence était faite d’espoirs et de projets, d’imagination et de planification. Elle était en mouvement vers l’avant. Un mouvement perpétuel à l’énergie infinie.

                    Infinie. Ce mot aussi pouvait la définir. Car malheureusement son don de créativité était assorti d’une incapacité à achever quoi que ce fût.

                    La sorcellerie maïeutique du déterminisme individuel psychosocial par assignation prénominale était en effet d’une redoutable efficacité… Or, passés ses trois jours de vie, le prénom qu’on lui assigna fut Procrastina. Le prénom et la vie que celui-ci lui promettait.

     

                    Mais chanceuse, des années plus tard, son chemin croisa celui d’un certain Jude, au destin lui aussi tout tracé. Un Jude bienfaiteur qui devint son époux, et qui allait changer sa vie.

     

     

     

     

    -  Chapitre 2  -

     

     

                    Il a stoppé l’automouvante après vingt minutes de transfert silenceux. Au contact de la main de jude, une large porte s’ouvre sur un long couloir, vide et immaculé.

    -          - Que faisons… ?

    -          - Fais-moi confiance.

    Au bout du couloir, il frappe trois coups secs à la dernière porte. Celle-ci s’ouvre aussi sèchement, sur une femme en blouse blanche, qui fait immédiatement volte-face, Jude lui emboîtant le pas. Procrastina, médusée, observe la grande salle immaculée remplie de pièces de métal, de calculateurs, de conduits en verre, et qui sent l’huile, la limaille et le pétrole.

    -          - Alors ? Elle est prête ? Demande Jude à la femme en blouse. C’est le moment, elle doit être prête.

    -    - Je termine de l’alimenter en Robovitam A et elle sera opérationnelle. Par contre, nous avons eu un léger souci avec le thermomoulage du revêtement surpeaucier semi-rigide. Voyez vous-même, au niveau de l’épaule gauche.

    -          - Ce n’est rien, une minute de thermolisseur et il n’y paraîtra plus rien.

    Se retournant, Jude aperçoit sa femme, immobile et coite, sur le seuil du laboratoire.

    -          - Procrastina, ma chérie, approche, voyons ! J’ai quelqu’un à te présenter.

    Il tend une main, dans laquelle Procrastina glisse doucement la sienne. Elle interroge son mari du regard et il reconnaît une curiosité empreinte d’inquiétude. Il la serre alors contre lui, d’un bras rassurant, doux et ferme. Puis, ayant renvoyé l’assistante, il déclare, théâtral, dans un large mouvement de son bras libre :

    « Ma chérie, je te présente Terminatora ! »

    Devant eux se trouve une femme, ou plutôt une chose à l’apparence et la taille d’une femme.

    -          - Vois-tu, reprend-il avec le même ton emphatique, Terminatora est le dernier robot de mon invention. Comme tu peux le constater, elle a forme humaine, pour plus de convivialité, mais elle répond surtout à un programme informatique précis, spécialement conçu… pour toi.

    -          - Pour… ? Mais que… ?

    -          - Ce robot androïde, je l’ai déterminisé Terminatora car il est programmé pour achever tout ce que tu commences, pour réaliser tout ce que tu remets à un plus tard chimérique. D’ailleurs, nous allons vérifier tout de suite son bon fonctionnement !

    Jude se penche vers le dos de l’androïde, opérant une manipulation qui échappe au regard ému et larmoyant de sa femme. Elle sourit et ses lèvres tremblent d’émotion :

    -         -  Mon amour, c’est…

    -          - FOR-MI-DABLE

    Procrastina sursaute, lève le visage vers la voix métallique et ajoute, fébrile :

    -          - Oui ! c’est ça ! c’est exactement ce que je voulais dire ! Oh Jude... C’est merveilleux, tu es merveilleux, je suis la femme la plus…

    -          - HEU-REUSE

    -          - Merci, Terminatora.

    Jude sourit. Procrastina se jette au cou de son mari, qui l’enlace tendrement. Elle pleure de chaudes larmes de joie.

     

     

    Tous deux savourent en silence les perspectives nouvelles qu’offrent à leurs esprits l’audace d’avoir su hacker le déterminisme du Nouvel Ordre Mondial.

     

     

     



  • Et la tendresse, bordel ?...

    La voix est là. Invariablement, déversant monocorde quantité d'informations au choix dramatiquement tristes ou tragiquement consuméristes. Bientôt Noël, achetez des Légo pour oublier que les morts sont légions. Ayez peur, achetez pour oublier que avez si peur, des autres, de tout, de vous ?

    La voix est là, au fond, en fond. Mais derrière la voix, plus loin, ténue, cette musique... Les notes se fraient un chemin jusqu'à moi. Les esgourdes mélomanes s'engouffrent, s'emplissent et se saturent de la mélodie qui semble s'être rapprochée.

    Parle, débite, ânonne, pour qui tu veux, moi je ne suis plus là...